" Rials se définit volontiers comme collectionneur de formes. Sur sa moto, il les chasse, parcourant l'Europe et l'Asie. Le moment exquis de la dé-formation sollicite singulièrement son attention. Il se montre en particulier sensible à ce que, dans son inventaire, il classe oxymoriquement dans le dossier des "nouvelles ruines". Peut-être se fait-il alors moraliste : ces nouvelles ruines ne sont-elles pas celles des rêves humains qui montent puis se retirent, abandonnant certes sur la grève une nostalgie vague, qui semble celle de l'enfance ? Verra-t-on dans ces ruines photographiées la réitération de celles qui étaient si précieuses aux artistes classiques ou préromantiques ? Non sans doute. Parmi les pierres déjointées et les herbes folles serpentait un espoir qui paraît s'être retiré. A moins - cosmique - que l'inlassable, l'irrésistible retour de la nature, noircissant, rongeant, fissurant, anéantissant pour finir le béton, ne doive désormais apparaître comme la nouvelle figure terrestre de l'espérance. "

A.S.

 

Centre des Arts photographiques, Bahreïn 2014